L’Association « Les Heures Musicales de Saint Roch » (direction Loïc Métrope) a présenté le dimanche 14 novembre un récital de violon donné par le prestigieux violoniste Alexis Galpérine. Le programme dans lequel figuraient des œuvres maîtresses destinées au violon seul par Bach et Paganini se voulait aussi un hommage au compositeur André David.
Très familier du piano, André David était passionné aussi par l’écriture des cordes. Qu’il s’agisse de sa sonate « Anaglyphe » pour piano et violon, de son trio à cordes ou de « Monisme » présenté ce jour là, le dessein du compositeur est toujours de faire naître de ces instruments « monodiques » la somptuosité des courbes, l’ardeur de l’expression, l’ampleur du souffle. Bien sûr, il use pour y parvenir de toutes les possibilités techniques offertes à ce merveilleux medium musical depuis des siècles et développées jusqu’à nos jours. Mais il puise aussi dans son imaginaire personnel l’élan et la fièvre qui génèrent de puissantes compositions. L’interprétation du fragment 1 de « Monisme » qu’a proposée Alexis Galpérine a magnifiquement rendu compte de la gageure que représente cette œuvre et de son pouvoir incantatoire. Il y a fait apparaître la coexistence de l’éclat de la virtuosité et de la densité de la matière sonore.
Deux courtes pièces dédiées à André David par des compositeurs contemporains amis figuraient ensuite au programme. D’abord « Autour d’une mélopée » de Charles Chaynes évoquait d’une part les lumineuses racines terriennes d’André David, d’autre part son attachement au monde nord africain, suggéré par des jeux d’arabesques. Charles Chaynes, violoniste lui-même, sait tirer parti des ressources qu’offrent les secrets violon. Ensuite « Asclépios-Orphée » d’Alain Margoni illustrait les deux facettes d’André David, médecin et musicien dans une écriture étoilée, image d’une personnalité harmonieuse dans sa diversité.
Les deux autres œuvres du programme appartiennent au grand répertoire du violon et ont été, elles aussi, brillamment servies par le soliste exceptionnel qui les présentait. La Chaconne qui termine la seconde partita de Bach a fasciné l’auditoire au fil des éclairages diversement intenses de ses facettes et le relief donné aux
« Variations sur la Molinera de Païsiello » a ébloui le public très nombreux qui a longuement applaudi l’interprète, sollicitant un bis, courte page de Bach sur laquelle s’est achevé dans la fidélité à la musique et à ses créateurs, ce concert au titre suggestif : « le violon de la mémoire »
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